Le ney ou la nostalgie de l'âme
Partout en Turquie, le ney (la flûte de roseau) ainsi que le daf (tambour sur cadre), sont les compagnons indispensables des réunions de chants spirituels. De cette flûte oblique, dont on joue assis en tailleur, sur les talons ou debout, sort une mélodie plaintive, allégorie du chagrin de l’âme séparée de Son Créateur et envoyée dans le monde terrestre.
Djalal ad-Dîn Rûmi introduit son poème le Mathnawî, par la métaphore du roseau dont il chante la nostalgie et le désir de retourner à la Source. Séparée de son lit de roseaux, comme l’Etre Humain l’a été de Dieu, le ney y pleure la séparation d’avec son lieu originel :
« Entends ce doux récit que nous livre le Ney :
De la rupture il plaint la douleur non pareille
Il dit :
Depuis qu’on me coupa de mon marais, jadis,
Les humains, homme et femme, à mes maux compatissent.
J’entonne de mon cœur la dolente élégie,
Et, par l’écho de chants, traduit sa nostalgie.
En son errance, ainsi, le cœur de l’homme incline,
Irrépressiblement, vers sa prime origine. »
(Traduction extraite du livre : "l'amour universel, un cheminement soufi")
Rumî fait allusion au pacte originel entre l’homme et Dieu, lorsque l’âme existait en la Présence de Dieu avant que l’être humain ne vienne à exister dans ce monde éphémère. La séparation du ney d’avec son marais fait allusion à l’âme envoyée dans le monde matériel qui aspire au retour vers Son Origine. Selon Rumî c’est le souffle circulant dans le ney qui lui donne la vie, parabole de la création de l’homme quand Allah swt lui insuffla de Son Esprit, comme il est décrit dans le Noble Coran : «Quand ton Seigneur dit aux anges : « Je vais créer d’argile un être humain. Une fois que Je lui aurai donné sa forme définitive et l’aurai animé de Mon souffle, vous vous prosternerez devant lui. » (Sâd/71-72).
Un peu plus loin, le poème se poursuit sur le thème de l’amour divin :
« Par l'Amour, le corps terrestre a pris son essor vers les cieux : la montagne se mit à danser et devint agile.
L'Amour inspira le mont Sinaï, ô amoureux ! de sorte que le Sinaï fut enivré et que Moïse tomba foudroyé.
Si j'étais joint à la lèvre de quelqu'un qui fût en accord avec moi, moi aussi, comme le pipeau, je dirais tout ce qui peut être dit ;
Mais quiconque est séparé de celui qui parle, son langage devient muet, même s'il a cent mélodies.
Quand la rose aura disparu et le jardin fané, tu n'entendras plus l'histoire du rossignol.
Le Bien-Aimé est tout, l'amant n'est qu'un voile ; le Bien-Aimé est vivant, et l'amant chose morte.
Quand l'Amour ne se soucie plus de lui, il reste comme un oiseau sans ailes. Hélas pour lui !
…. »
« Entends ce doux récit que nous livre le Ney :
De la rupture il plaint la douleur non pareille
Il dit :
Depuis qu’on me coupa de mon marais, jadis,
Les humains, homme et femme, à mes maux compatissent.
J’entonne de mon cœur la dolente élégie,
Et, par l’écho de chants, traduit sa nostalgie.
En son errance, ainsi, le cœur de l’homme incline,
Irrépressiblement, vers sa prime origine. »
(Traduction extraite du livre : "l'amour universel, un cheminement soufi")
Rumî fait allusion au pacte originel entre l’homme et Dieu, lorsque l’âme existait en la Présence de Dieu avant que l’être humain ne vienne à exister dans ce monde éphémère. La séparation du ney d’avec son marais fait allusion à l’âme envoyée dans le monde matériel qui aspire au retour vers Son Origine. Selon Rumî c’est le souffle circulant dans le ney qui lui donne la vie, parabole de la création de l’homme quand Allah swt lui insuffla de Son Esprit, comme il est décrit dans le Noble Coran : «Quand ton Seigneur dit aux anges : « Je vais créer d’argile un être humain. Une fois que Je lui aurai donné sa forme définitive et l’aurai animé de Mon souffle, vous vous prosternerez devant lui. » (Sâd/71-72).
Un peu plus loin, le poème se poursuit sur le thème de l’amour divin :
« Par l'Amour, le corps terrestre a pris son essor vers les cieux : la montagne se mit à danser et devint agile.
L'Amour inspira le mont Sinaï, ô amoureux ! de sorte que le Sinaï fut enivré et que Moïse tomba foudroyé.
Si j'étais joint à la lèvre de quelqu'un qui fût en accord avec moi, moi aussi, comme le pipeau, je dirais tout ce qui peut être dit ;
Mais quiconque est séparé de celui qui parle, son langage devient muet, même s'il a cent mélodies.
Quand la rose aura disparu et le jardin fané, tu n'entendras plus l'histoire du rossignol.
Le Bien-Aimé est tout, l'amant n'est qu'un voile ; le Bien-Aimé est vivant, et l'amant chose morte.
Quand l'Amour ne se soucie plus de lui, il reste comme un oiseau sans ailes. Hélas pour lui !
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