Échappée en montagne
Une fois apaisé le petit pincement au cœur qui, dans le mouvement inconscient du corps et de l'esprit, vous prend tel un funambule au-dessus du vide, le regard peut enfin embrasser l’espace, évaluer le degré de la montagne, rétablir les couleurs et profiter de la vue imprenable sur la ville.
L’oscillation de la cabine du téléphérique d’Uludağ par un jour de vent fait partie de l’aventure. Au fur et à mesure de la progression vers les hauteurs, les toits rouges des maisons de Bursa se réduisent à des tâches colorées jusqu’à finalement disparaitre, laissant place aux tons verts de la forêt de conifères. Là encore le spectacle est grandiose.
Eté comme hiver, le Mont Uludağ est le lieu où l’on se ressource, où l’air est plus pur, plus frais, plus tonique que celui de la ville en contrebas. La présence d’un climat méditerranéen conjugué en altitude au climat alpin explique la richesse et la diversité des essences d’arbres, de plantes, de fleurs (pas moins de 700 différentes) et d’espèces d’animaux qui lui ont valu son classement en Parc National. Toute la palette des verts s’étale au fur et à mesure de l’ascension vers les sommets, les châtaigniers, chênes, tilleuls, caroubiers et autres feuillus succèdent aux herbes du maquis puis, progressivement, laissent la place aux sapins de Turquie, pins et conifères pour finalement céder le pas à la roche dénudée. Les jours de grosses chaleurs, il fait bon grimper sur les hauteurs, réunir la famille autour d’un pique-nique, entreprendre une randonnée en forêt à la découverte des fleurs de la région, faire du trekking ou de l’escalade. L’hiver, lorsque la couche neigeuse atteint les quatre mètres, Uludağ devient le domaine du ski alpin, ski de randonnée et de la luge pour les citadins d’Istanbul ou d’ailleurs durant le temps d’un week-end. Les équipements sont nombreux, de bonne qualité et de prix très abordables comparés à ceux de l’Europe.
Le soir venu, le corps ayant fait le plein d’énergie, l’esprit rafraichi et les sens apaisés, le balancement de la cabine du téléphérique pour redescendre à Bursa ne semble plus qu’un doux bercement, prélude à un sommeil tranquille une fois de retour au foyer.